29 lignes rédigé au stylo noir sur un feuillet.
Tel un poème, cette belle et enthousiaste missive fut rédigée en une longue colonne de texte. Klossowski félicite le chorégraphe pour son autobiographie Mort subite parue la même année et s'émerveille des goûts littéraires de Béjart si semblables aux siens.
Pierre Klossowski souligne dans la lettre les affinités qui le lient à Béjart. Il consacre un long passage à Mort subite, le dernier ouvrage de Béjart sur son célèbre père, le philosophe Gaston Berger : "La miraculeuse Anwesenheit [présence] d'un tel père suscitée par un tel fils ! A vous lire, je ressens cette célébration dans sa piété filiale toute de joyeuse certitude, à la cadence goethéenne du Roi des Aulnes [...]". Il évoque leur passion commune pour le poète Rainer Maria Rilke, avant de mentionner un ancien projet de collaboration : "Je n'oublie guère votre visite [...] ni votre idée d'un ballet autour d'un Baphomet invisible...". Quelques années auparavant, le Baphomet avait déjà fait l'objet d'un projet théâtral avorté avec la Biennale de Venise. La lettre s'achève sur une allusion au "travail pictural exclusif" de Klossowski : son immense production de dessins qui l'occupe jusqu'à la fin de sa vie.
Lettre admirative de Pierre Klossowski sur les talents d'écriture de Béjart et ses influences littéraires.
Provenance : archives personnelles de Maurice Béjart.">