Elles sont le signe d’un désir, d’une confiance dans le dédicataire, elles sont une mise à nu de l’individu derrière l’écrivain, une ultime trace du geste d’écriture sur l’œuvre achevée et une soumission intime au regard particulier, d’un proche, d’un pair ou d’un influent critique, avant le grand lever de rideau…
Elles sont œuvre et ouvrage, fruit d’une inspiration artistique fugitive et patiente élaboration technique. Elles sont multiples et pourtant uniques, rehaussées, signées, numérotées : témoignage esthétique d’une époque et icônes intemporelles.
On les nomme beaux papiers, tirages limités, exemplaires de têtes ou tout simplement éditions originales. Ils ont été imprimés à quelques exemplaires sur un papier de luxe et soigneusement conservés, dès la première heure, par les découvreurs de ces génies littéraires. Ils sont l’origine de l’œuvre et sa pérennité.
N’en déplaise à Gutenberg, le manuscrit jamais ne s’effacera sous l’imprimé et aux solides caractères de plomb répondent les fragiles lettres de plume. Chef-d’œuvre en devenir et confidences intimes, prosaïques ou idéalistes. Écritures hâtives ou appliquées, pattes de mouche ou chant du signe.