La première édition de ces trois traités de Mésué commentés par Sylvius parut en 1542 à Paris chez Christian Weschel en un volume in-folio. L'édition connut plusieurs éditions en 1544 et 1548. (Brunet III, 1675)
Reliure en plein vélin d'époque souple à rabats avec traces de lacets. Manque une partie du rabat supérieur.
Abu Zakariya Yahya Ibn Masuyah dit Jean Mésué, médecin chrétien né à Khuz prés de Ninive en 776 et mort à Bagdad en 855 où il exerça et pratiqua la médecine, fut le médecin personnel du khalife Haroun El Rachid. En dehors du rôle prééminent qu'il joua dans la médecine arabe, traduisant nombre de textes grecs, son livre des aphorismes (des axiomes médicaux) eut un succès considérable en occident, dont certains ont encore cours aujourd'hui. Il rédigea également le premier traité de diététique reposant sur les propriétés des aliments de Gallien, analysant les effets de 140 aliments sur le corps. Par ailleurs la médecine arabe commença à influencer d'une manière importante l'Europe au XVème siècle, car les Arabes avaient commenté et traduit nombre de textes grecs, et notamment certaines grandes académies telles que Montpellier et Paris. C'est ici que nous retrouvons notre commentateur, un grand médecin de son temps, Jacobus Sylvius ou Jacques Dubois (1478-1554), qui officia à Paris, puis à Montpellier, chassé de Paris car il n'était point Docteur en médecine et portait trop d'ombrage par sa renommée (on venait de toute l'Europe pour le consulter).
Les Arabes sont surtout les pères de la pharmacopée et c'est précisément l'intérêt de cette édition, rencontre de deux grands médecins sur des questions de remèdes à plusieurs siècles d'intervalle. Sylvius a réuni dans cet ouvrage les trois plus grands ouvrages de Mésué sur la question : Methodus medicamenta purgentia et De singularis medicamentis purgantibus. Quant au livre III, il s'agit de l'Antidotarium, le grand ouvrage de Mésué.