Edition originale sur papier courant, il n'a été tiré que 10 Japon en grands papiers.
Précieux envoi autographe signé de l'auteur :
Ces vers sont extraits de son « Poème lu au mariage d'André Salmon » composé en 1909 et encore inédit à la parution des Méditations esthétiques en mars 1913 (il ne paraîtra qu'en avril dans Alcools).
Notre exemplaire est présenté sous chemise-étui en demi maroquin chocolat, mention dorée en pied du dos « exemplaire André Salmon », plats recouverts de papier à la cuve, étui bordé du même maroquin, ensemble signé des ateliers Boichot.
Dos refait, plats restaurés et doublés avec du papier Japon, premier plat comportant une petite tache d'encre laissée par Guillaume Apollinaire en tête et des décharges d'encre de l'envoi ainsi qu'une brûlure de cigarette sur le premier plat et en pied des toutes premières pages sans atteinte au texte. Premiers et derniers feuillets marginalement restaurés et doublés de papier Japon.
Les deux poètes se sont rencontrés en 1903 au caveau du Soleil d'Or, à l'orée de leurs vies d'artiste. Une amitié indéfectible naît alors entre les deux hommes qui ne se quitteront plus jusqu'à la mort d'Apollinaire. Ensemble, ils mènent la vie de bohème, écrivent des pièces de théâtre, fondent des revues éphémères (Le Festin d'Esope, la Revue Immoraliste, les Lettres Modernes), rencontrent d'autres artistes dont un jeune peintre espagnol fraîchement débarqué : Pablo Picasso.
Au début du siècle, les défenseurs du cubisme se résument à une poignée de critiques dont Salmon et Apollinaire sont les principaux représentants.
Dès 1905, Salmon avait évoqué le talent de Picasso dans La Revue littéraire de Paris et de Champagne. Après de nombreux articles dans le Gil Blas et Paris-Journal dont il tient la rubrique artistique, il publie en 1912 La Jeune Peinture française, ouvrage centré sur une histoire anecdotique du cubisme qui présente Picasso comme le héros de l'Art nouveau. En 1916, c'est encore Salmon qui organisera l'exposition qui présentera pour la première fois les « Demoiselles d'Avignon » dont il a suivi la réalisation et qui lui doit son nom.
De même, Apollinaire multiplie les prises de position à travers ses chroniques et préfaces dont celle du catalogue de l'exposition du Cercle de l'art moderne du Havre, intitulée Les Trois Vertus plastiques,qu'il reprend en introduction des Méditations esthétiques.
Cependant Figuière, à l'insu d'Apollinaire, met en exergue le sous-titre « les peintres cubistes » et cette modification opportune sera déterminante pour la réception de l'ouvrage. Ainsi, au lieu d'une simple « méditation », le texte acquiert, pour les lecteurs, le statut de véritable Manifeste du Cubisme et suscite à ce titre des réactions parfois violentes (plus encore de la part des milieux avant-gardistes que des opposants naturels à la peinture moderne). Mais il devient, par la même occasion, un des premiers écrits d'importance sur le cubisme, « définissant les caractères propres au nouveau mouvement pictural : son « climat » spirituel, ses ambitions, sa nécessité historique » et sa portée internationale. Dès sa parution, l'ouvrage est commenté favorablement en Allemagne, en Suède, en Italie, traduit en partie en russe et en anglais et, grâce à Picabia, diffusé outre Atlantique chez Brentano's. Un mois plus tard, Apollinaire faisait paraître Alcools, avec en frontispice un portrait cubiste de l'auteur par Picasso.
Ouvrage illustré de 46 portraits et reproductions d'oeuvres cubistes.
Précieuse et superbe dédicace d'Apollinaire à son plus grand ami sur un texte symbolique de leur engagement commun.