Édition originale sur papier courant.
Minuscules et très discrètes restaurations au verso du premier feuillet blanc.
Important et bel envoi autographe signé d'Antonin Artaud :
« à M. Fernand Pouey qui a voulu comprendre mon aride effort. Antonin Artaud. 13 décembre 1947. »
Ce reconnaissant hommage est adressé au journaliste libertaire et engagé Fernand Pouey, alors directeur des émissions dramatiques et littéraires à la Radiodiffusion française et à l'instigation duquel Artaud écrivit Pour en finir avec le jugement de Dieu, enregistrée pour l'émission La Voix des poètes. Les deux hommes entretinrent une longue correspondance au sujet de ce projet qui fut entièrement réalisé mais censuré la veille de sa diffusion, le 1er février 1948. Fernand Pouey qui, quelques mois auparavant, avait déjà subi la même censure pour L'Enfant criminel qu'il avait commandé à Jean Genet, eut le courage de démissionner immédiatement.
Cependant, la reconnaissance d'Artaud pour la compréhension de son « aride effort » est plus précoce et
se réfère à la première journée d'enregistrement pour laquelle le poète s'inquiéta que « le réalisateur [...] et [...] tous ceux à qui [il a] eu a faire [sic] comprennent quelles furent [ses] intentions et volontés » (lettre à Fernand Pouey, 11 décembre 1947). La correspondance avec Pouey, comme cette dédicace éloquente, témoigne de la complicité intellectuelle entre les deux hommes. Ensemble, ils vécurent intensément cette ultime aventure radiophonique, sabordée par le directeur de la Radiodiffusion Française - pourtant lui-même fils de poète -Wladimir Porché.
Les envois autographes d'Antonin Artaud sont très rares sur ce texte.