Rouleau composé d'une tige en bois sur lequel viennent s'enrouler les peintures. Les marges externes sont faites de soie verte imprimée tandis que le fond sur lequel les peintures sont contrecollées est fait d'un autre tissu de soie verte plus claire ; l'ensemble est contrecollé sur un papier. Parfois piqûres ou légères petites taches sur la soie. Chaque peinture : 18x23,5cm. Très bel état.
Les 12 peintures racontent l'histoire d'une deesse venue du ciel vêtue d'une robe à plume et qui visite le monde des humains. Cette célèbre légende est un mythe dans plusieurs pays du sud est asiatique, notamment la Chine et le Japon. Elle devient piégée dans le royaume humain lorsque sa robe est cachée et tombe finalement amoureuse d'un homme mortel. Dans les peintures il s'agit d'un pauvre pêcheur. La présence de ce pêcheur évoque l'un des plus anciens et classiques contes japonais : le pêcheur et la tortue. On notera la présence du Mont Fuji qui inaugure et clot le conte.
Il est extrèmement rare que les shunga racontent une histoire, ce sont toujours des scènes isolées pouvant avoir un fond commun, mais jamais une narration par l'image. En 12 volets, les peintures racontent la rencontre et le départ de la déesse pour son monde lorsqu'elle retrouve sa robe de plume. Outre ce phénomène particulier, les peintures appartiennent à la fin des créations shunga, et c'est la seule période de cet art qui vit naître une nouvelle manière, non seulement dans la représentation mais aussi dans la distribution des rôles dans la sexualité. Les peintures ne se contentent plus de reproduire un style déjà établi mais en crée un nouveau pour les besoins de l'histoire. On remarquera dans chaque scène sexuelle la présence de mouchoirs, destinés à la toilette intime, avant ou après l'acte.">