Ce
manuscrit complet des Fables de la Fontaine établi sous Napoléon Ier par un prisonnier dont l’identité n’est pas parvenue jusqu’à nous, interné à Pignerol (Piémont), ne laisse pas d'intriguer bibliophiles et historiens.
L’ensemble a été rédigé sur deux rouleaux de papier vergé fort constitués de multiples segments encollés les uns aux autres d’une longueur totale de 250 mètres (800 pieds) environ et de 3 centimètres de largeur.
Indication probablement postérieure au crayon à papier dévoilant la condition de l’auteur, le lieu et l’année de sa détention.
Belle écriture à l’encre noire sur deux lignes puis une, les titres sont rubriqués d’un quadrillage à l’encre rouge, nous retrouvons au verso une graduation manuscrite en pied d’ancien régime (32,48 cm).
La seule évidence est que le rédacteur était un homme très éduqué tant la graphie est soignée et régulière. Il avait accès à un papier et à un matériel d’écriture (plumes et encres noires et rouges) de grande qualité ce qui fait penser qu’il s’agissait d’un prisonnier important. Connaissait-il le texte par cœur ? Avait-il des livres personnels ou la possibilité d’en consulter dans une bibliothèque ? Était-il un prisonnier politique ? Était-il français ? Nous l’ignorons. Alors pourquoi le prisonnier a écrit ce texte sous cette forme étrange ? Peut-être a-t-il ainsi voulu, comme Sade, le dissimuler à ses geôliers dans les interstices d’un mur.
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