Belle lettre à cette consoeur écrivaine avoquant Poil de Carotte : "Je suis au moins aussi content que vous. Certes, je n'avais pas oublié le manuscrit où Poil de Carotte était si bien compris, - et aimé - j'avais oublié la signature." Il évoque le livre de Gabrielle Réval : "Et tant mieux ; car j'ai lu les Sèvriennes et non le livre d'une amie de Poil de Carotte. L'auteur seul a plu, le lecteur seul a été touché. Il y a de belles réussites, vous le voyez, madame." Jules Renard jouit déjà à cette époque d'un succès considérable : "Il me répugnerait de jour au vieux maître, sachez pourtant que j'ai déjà reçu bien des livres, écrit bien des lettres (en quelle proportion par politesse ? je ne sais plus) mais aucune ne fut plus spontanée que celle dont vous me remerciez aimablement." La lettre très élogieuse dont il est ici fait allusion est conservée à la Médiathèque Jean Jaurès de Nevers et a été écrite par Renard quelques jours avant la nôtre : "Ce n'est pas l'auteur des Sévriennes que je remercie, c'est vous. C'est grâce à vous que j'ai lu, par cette froide fin de mai, entre la première rose de mon jardin et les dernières flammes de ma cheminée, un beau Livre."
Gabrielle Réval fut l'une des cofondatrices du prix de la Vie heureuse qui deviendra plus tard le prix Femina. ">