Edition originale, un des 200 exemplaires du service de presse avec la mention "service de presse" imprimée sur le dos et sans le catalogue de l'éditeur in-fine, premiers exemplaires imprimés avant même les grands papiers.
Précieux envoi autographe signé de Louis-Ferdinand Céline à Gonzague Truc.
Rare et agréable exemplaire.
En 1932, c'est un auteur inconnu qui envoie son premier roman au respecté critique et essayiste Gonzague Truc. L'article dont se fend celui-ci en retour ne laisse pas Céline indifférent comme en témoigne le laconique envoi qu'il lui adresse 12 ans plus tard (« A Gonzague Truc qui me déteste »).
Revue hebdomadaire 31 octobre 1932 :
« Boileau a dit en vers que « serpent » et « monstre odieux » pouvaient rester matière d'art. Eût-il pensé de même de la pure et simple abjection d'une vie d'homme qui se passerait toute dans la boue, dans la seule perception et considération de la boue ? (...) C'est le problème que pose ce premier volume d'un auteur, inconnu, ouvrage qui pourrait bien donner lieu à quelque bruit (...).
On n'y verra que des gredins ou des larves sinistres, on n'y entendra que les obscénités ou les infamies de la pire plèbe ; au premier plan, toujours, se lèvera, se tortillera, s'battra, plein de pus, de crasse, de sang, l'inimaginable héros dont la seule ombre de grandeur paraîtra aux derniers mots dans son désir d'anéantissement universel (...).
Toute morale et tout dégout à part, on sent le vice initial d'une telle conception, d'une telle présentation du monde. (...) Nous continuons à nous demander s'il faut pardonner à son auteur de l'avoir écrit, à ses éditeurs de l'avoir publié. » Gonzague Truc