Première édition illustrée, imprimée quelques mois après l'édition originale. Elle est copieusement et superbement illustrée de 81 hors-texte dont 34 sur acier d'après Trimolet, Travies, Nanteuil, Pauquet, Saumier, Staal... et de nombreuses vignettes sur bois in-texte. Le tirage des illustrations est bien contrasté et de très belle qualité.
Reliure en demi chagrin noir à coins d'époque. Dos à faux nerfs orné de caissons ornementés, roulette en queue et tête. Filets gras sur les plats. Traces de frottements, notamment en tête. 8 coins émoussés et frottés. Quels rares rousseurs pâles éparses sur un papier bien blanc. Au tome 4, de la page 281 à 312, papier bruni. Volumes bien homogènes et solides. Bel exemplaire.
Publié à l'origine en feuilleton dans le Journal des débats en 1842-1843, le roman invente un nouveau genre, celui des bas-fonds et de la pègre, et celui de la ville. Précédant les grands travaux de Paris, Eugène Sue dresse le portrait d'une ville souterraine, grouillant dans la misère sociale du vieux Paris. On y suit les aventures d'un justicier, Rodolphe, Duc de Gerosltein, prince déguisé en ouvrier. L'oeuvre eut un succès foudroyant, Les personnages de cette épopée de la misère et du crime deviennent des figures de la vie quotidienne, dont on commente les actions et les paroles. Le livre aura de nombreuses implications politiques, plaidant pour l'aide à la misère et fera le lit de la révolution de 1848, créera une littérature de genre et inspirera de nombreux écrivains, notamment Hugo pour ses Misérables. Sue, quant à lui, à la suite du roman, connaîtra une brève carrière politique avant d'être condamné à l'exil sous le Second Empire.
Le roman est précédé d'un lettre de l'éditeur au romancier qui justifie du choix de l'illustration.