Edition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers, un des exemplaires du service de presse.
Hommage autographe signé de l'auteur (à Maurice Blanchot) enrichi d'un humoristique autoportrait "à la barbichette".
Petits accrocs discrètement et habilement restaurés en tête et en pied du dos ainsi qu'en pied du premier plat, infimes piqûres sans gravité sur les plats.Lorsqu'en février 1946, Queneau lui apprend l'existence du Prix de la Pléiade, Boris Vian, qui n'a publié jusque là que des fantaisies mineures, décide de tenter sa chance. En moins de trois mois, il rédige en secret ce qui deviendra son plus célèbre roman. Commencé en mars, l'Ecume des jours est achevée le 13 juin 1946, juste à temps pour concourir. A la lecture du Manuscrit, Queneau et Lemarchand s'enflamment, Sartre s'enthousiasme et Paulhan promet le prix. Parmi le jury figurent également Blanchot, Camus, Malraux, Eluard, Bousquet, Grenier et Arland.Pourtant, sous l'influence de Malraux, aucun d'eux ne vote pour Vian. Paulhan lui-même se désiste. Seconde déception, le roman de Vian est un échec commercial, seule une centaine d'exemplaires sont écoulés. Pour Vian, qui espérait lancer sa carrière d'écrivain grâce à ce prix, la blessure est profonde et l'affront de Paulhan marquera longtemps ses écrits, comme cette notice biographique rédigée à la demande de Gallimard : « Second roman, L'écume des jours, pour le prix de la Pléiade. A cause de la mauvaise volonté du Pape qui soutenait Jean Paulhan et Marcel Arland, pas de Prix la Pléiade. C'est bien fait. ». Mais c'est plus particulièrement dans L'Automne à Pékin que Paulhan et Arland feront les frais de la rancœur de Vian ("Arrelent et Poland, deux des fliques les plus arriérés de l'Ecole").
Cependant cette fureur ne s'étend pas aux autres membres du jury, comme en témoigne l'autoportrait satyrique dont il décore l'exemplaire adressé à Maurice Blanchot.
Au-delà du clin d'oeil et malgré sa légende, ce croquis, évoquant le visage de Vélasquez plus que celui de l'auteur, illustre la nouvelle passion de Boris : la peinture.
Avant même d'achever son roman Vian est déjà dévoré par cette flamme. Il enlumine le manuscrit de l'Écume des jours de nombreux croquis et, « à partir du 8 juin 1946, [] pein[t] sans interruption, à en perdre le boire et le manger, ce qui est le signe d'une passion violente et d'un ordre élevé ». Une passion éphémère qui lui vaudra tout de même d'être exposé, à la fin de l'année 1946, auprès d'Apollinaire, Musset et Queneau. L'exposition était intitulée: "Peintres écrivains d'Alfred de Musset à Boris Vian" alors qu'a cette date, celui-ci n'avait encore rien publié.
Précieux exemplaire de la bibliothèque de Maurice Blanchot agrémenté d'un rare dessin autographe de Boris Vian.