Édition originale de la traduction française, un des exemplaires du service de presse.
Précieux et superbe envoi autographe signé en français de Stefan Zweig à Jules Romains : « Au cher Jules Romains, que j'aime comme ami et que j'admire comme un maître. Stefan Zweig. » Enrichi d'un envoi autographe signé du traducteur, Alzir Hella : « à Jules Romains, de la part de l'auteur et bien cordialement Alzir Hella. »
Stefan Zweig avait fait la connaissance de Jules Romains en fréquentant les membres de l'Abbaye de Créteil au cours des premières années du XXème siècle et les deux hommes s'étaient rapidement liés d'une forte amitié. Amoureux l'un comme l'autre d'une Europe cosmopolite, ils se retrouvaient régulièrement au gré de leurs multiples traversées du Vieux Continent, de Hyères à Berlin, en passant par Paris, Vienne ou Salzbourg.
En 1925, Zweig découvrit la pièce élisabéthaine Volpone de Ben Jonson (1606) et l'adapta de l'anglais en allemand. Il convainquit Romains, qui avait assisté à une représentation au Burgtheater de Vienne, d'en rédiger une version française. Les deux écrivains y travaillèrent ensemble, dans une étroite collaboration ; cette version fut donnée par Charles Dullin au Théâtre de l'Atelier en 1928 et connut un immense succès.
La tragédie de la guerre éloigna physiquement les deux hommes sans toutefois distendre leur profonde amitié, et Romains, pour les soixante ans de Zweig - quelques mois avant son suicide -, lui rendit un vibrant hommage dans un ouvrage intitulé Stefan Zweig, grand européen (New York, Éditions de la Maison française, 1941), dont il lui fit parvenir un exemplaire dédicacé relié en plein maroquin.
En 1934, Zweig fait parvenir à Romains cet ouvrage consacré aux pouvoirs de l'esprit et à trois figures singulières : le magnétiseur Franz-Anton Mesmer (1734-1815), Mary Becker-Eddy (1821-1910), fondatrice de la secte Christian Science, et le père de la psychanalyse, Sigmund Freud (1856-1939). Une fois encore, la proximité intellectuelle des deux hommes est admirable. En effet, alors même que Zweig voit en la science freudienne une véritable inspiratrice pour son œuvre, le Français dans un article intitulé « Aperçu de la psychanalyse » avait livré quelques années auparavant une interprétation très littéraire, voire romanesque de l'introspection analytique.
Très beau témoignage de l'amitié entre ces deux grands pacifistes que furent Stefan Zweig et Jules Romains