Seconde édition, rare, de la partition complète de l'opéra. Elle se distingue de l'originale par l'absence de la dédicace à la reine, et de la préface de Gluck. Cette même édition est parue chez Boieldieu jeune.
Reliure en demi velin à coins d'époque. Quelques feuillets effrangés car ressortis, 5 cahiers se trouvent en effet en partie détachés avant la page 32. Papier intégralement bruni. Le second feuillet après le titre : Argument, a été contrecollé sur le contreplat. Trace de mouillure brune en page de titre. Coiffes arrachées. Ancien adhésif rouge croisillonné sur les plats le long des mors. Une publicité a été collée sous le lieu qui masque l'adresse originelle, on y lit : Jean-Baptiste Laprevotte, facteur d'orgue et de serinettes, marchand de musique, etc.
Opéra composé à Vienne en 1762 par Christophe Willibald von Gluck (1714-1787) sur un livret italien de Ranieri Calzabigi, Orphée et Eurydice est totalement révisé en 1774 par le compositeur pour être joué à Paris sur la scène de l'Académie royale de musique, sur un livret réécrit en français par Pierre-Louis Moline. Gluck modifie notamment la tessiture des différents rôles, adaptant le rôle d'Orphée (prévu pour un castrat dans la version italienne) pour une voix de haute-contre. Evénement majeur dans l'histoire de l'opéra, Gluck cherche à créer une oeuvre totale dans laquelle la dramaturgie, les paroles, le théâtre, la musique et le chant sont au service de la tragédie. "J'ai cherché à réduire la musique à sa véritable fonction, celle qui consiste à seconder la poésie afin de renforcer l'expression émotionnelle et l'impact des situations dramatiques sans interrompre l'action et sans l'affaiblir par des ornements superflus." Il est un des seuls à avoir exploiter avec bonheur les récitatifs, qu'il utilise à des fins dramatiques et tragiques.