Cette édition de Duclos est certainement parue dans le même temps que la première in-4 avec les planches de Boucher, elle est rare (typographie à gros caractère) ; l'éditeur Prault responsable des deux éditions a certainement opté pour une publication moins onéreuse que celle avec les planches de Boucher. Une vignette de titre par Duclos, dans l'édition in-4 ne se trouve qu'un fleuron. Le second conte de Saint Hyacynthe paraît à la suite de la première édition française, la même année, chez la veuve Pissot ; cette édition de Bruxelles est bien plus rare que la française. Les initiales à la fin du titre sont pour Allégorie Royale.
Reliure en pleine basane blonde mouchetée d'époque. Dos à nerfs orné de cinq fleurons. Pièce de titre en maroquin rouge. Trois coins émoussés. Un manque en queue. Frottements. Quelques légères rousseurs. Nom d'un possesseur biffé sur la page de titre d'Acajou et Zirphile. Bon exemplaire.
Pour écrire son conte de fées, Duclos s'est basé sur les estampes de Boucher qui illustraient un conte de Tessin (Faunillane), qui ne parut qu'à deux exemplaires et dont l'éditeur Prault récupéra les estampes et lança un appel à écrire à partir des gravures. C'est Charles Duclos qui se prête au jeu avec Caylus et Voisenon, puis remporte le pari. Duclos exploite dans son texte de nombreux thèmes du conte de fées, avec une certaine outrance. fées et génies, bienveillants ou malfaisants, princes et princesses faits l'un pour l'autre, transformations diverses, têtes perdues et flottantes, il ne manque rien ou presque pour combler le goût du public, tout en s'en moquant.
Le conte de fées de Saint Hyacynthe serait une satire du roi Georges III et de son épouse Caroline, portraiturée sous les traits de la mère des fées, Diamantine. Alors que leur fils Titi est un parangon de vertu, les géniteurs affichent des mœurs pour le moins dissolues. La rumeur attribua le livre au Prince de Galles lui-même, Frederick Louis.