Traité des délits et des peines

Edition originale de cette traduction de Chailloux de Lisy. Une précédente traduction par Morellet vit le jour en 1766 mais elle fut faite sur la troisième édition. Celle-ci, établie sur la sixième, respecte l'ordre général des chapitres et s'avère plus fidèle, elle est suivie du Jugement d'un célèbre professeur sur le livre des Délits et des peines, et de la Réponse à un écrit intitulé Notes et observations sur le livre des Délits et des peines, qui s'avère aussi importante pour ses explications que le traité lui-même.
Reliure en plein veau brun glacé d'époque et croisilloné. Dos à nerfs orné. Pièce de titre en maroquin rouge. Etroite fente au mors supérieur en tête. un manque en queue, sinon bel exemplaire dans une reliure de qualité.
L'ouvrage de Beccaria, devenu l'un des grands classiques de l'étude du droit pénal, propose deux axes de réflexion. Il synthétise tout d'abord les critiques parfois anciennes dirigées contre un système pénal jugé obsolète (l'auteur y dénonce le recours à la torture, la cruauté des châtiments infligés, l'arbitraire des juges dans la détermination et l'application des peines, l'inégalité dans le traitement des condamnés en fonction des classes et rangs sociaux, etc.) ; puis dans un second temps, Beccaria propose un nouvel ordre juridique en rupture totale avec la tradition pénale médiévale. Les principes de laïcisation de la justice qu'il énonce dans son Traité des délits et des peines annoncent ceux qui constitueront les fondements théoriques du droit pénal moderne, mais inspireront également les penseurs de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, en fondant la peine non plus suivant un système arbitraire et archaïque, mais en fonction du délit lui-même et de son importance dans la société.