Manuscrit abondamment corrigé, rédigé à l'encre bleue sur le recto de chaque feuillet avec quelques reprises à l'encre violette et crayon noir.
Dans le pur style du Satrape pataphysicien, la nouvelle suit les pérégrinations de Ouen, inventeur d'une machine à piéger les mots, qui écume la nuit parisienne « tavelée de lumière humide et (...) dont les marbrures transformaient l'asphalte en salamandre » à la rencontre de truculents personnages, « deux jeunes curés s'embrass[ant] langoureusement sous les voûtes d'ombre des portes cochères » ; « un général ten[ant] au bout d'une laisse de cuir, un prisonnier écumant (...) à la place [duquel Ouen pensait qu']il ne serait pas bien. A celle du général non plus, d'ailleurs » ; et une jeune fille indécise et suicidaire au « corps astucieusement arrondi aux endroits les plus saillants donc les plus vulnérables ». La dite « pénible histoire », qui donne son titre à la nouvelle, est celle que contera la jeune « andouillette bleue » à son provisoire bienfaiteur, après un échange sur les mérites respectifs de l'amont et de l'aval du pont pour se suicider. Entre une mère en « concubinage alterné avec un archevêque et un commissaire de police » un père cultivant « sur son lopin de terre (...) place de l'Opéra (...) des artichauts, au nez et à la barbe des conducteurs d'autobus », la jeune fille semble offrir au lecteur les prémices des futures chansons de Boris.
Superbe manuscrit condensant toute l'impertinence et l'inventivité narrative du génial équarrisseur de mots, que l'on pourrait confondre avec son personnage presque homophone.
- Je vous dois ?
- Tant, dit le garçon.
- Voici, dit Ouen, en donnant plus.
Provenance : Fondation Boris Vian.
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Manuscrit autographe original de la nouvelle de Boris Vian, initialement parue dans la revue Une bouteille à la Mer n°72 de 1952, puis publiée dans le recueil posthume Le Loup-Garou en 1970.
Manuscrit abondamment corrigé, rédigé à l'encre bleue sur le verso de chaque feuillet avec quelques reprises à l'encre violette et crayon noir.
Provenance : Fondation Boris Vian.