Le coauteur, avec André Breton, du manifeste du surréalisme "Les champs magnétiques" relègue le ballet au rang de distraction du planqués de l'arrière complètement inconscients des enjeux historiques du moment : "C'était l'année de la bataille de Verdun, le Tout-Paris, les snobs et les embusqués parlaient d'un ballet "russe" intitulé Parade (1) dont Erik Satie disait : "Picasso a créé les décors et les costumes et j'ai composé la musique et Cocteau a écrit trois lignes... Et Parade est de Cocteau..."
Philippe Soupaut s'offusque de tant d'infférence du sort des valeureux Poilus des tranchées : "Tandis qu'on applaudissait Parade j'entendais mes voisins revivre leurs cauchemars... On annonçait dans les communiqués des "duels d'artillerie". Plus de trois cents mille morts de chaque côté. Comment, comme je le fis, ne pas se révolter ? Le souvenir de cette révolte surgit en moi en prononçant le nom de Cocteau.."
Intéressants et acerbes souvenirs du dernier surréaliste historique vivant concernant le révolutionnaire ballet "Parade" l'assimilant à une préoccupation de bourgeois désoeuvrés négligeant les hécatombes de la Grande Guerre.
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