Pliures inhérentes à la mise sous pli.
Anna de Noailles est encore stupéfaite de sa première et marquante rencontre avec le sulfureux écrivain : "J'ai rencontré il y a vingt-cinq ans, chez des amis, un jeune homme silencieux, qui ne riait pas, dont le regard était à la fois distrait et obstiné. C'était Pierre Louÿs... Jeune fille, je n'avais pu lire Aphrodite et les Chansons de Bilitis qu'en dérobant et en replaçant les livres dans la bibliothèque de mon frère."
Elle fut bientôt subjuguée par la lecture de La femme et le pantin : "Peu de temps après, le roman espagnol La femme et le pantin m'arriva. Cet excès de passion, de jalousie, de taquinerie voluptueuse, ce bagne de l'amour n'a pas cessé de m'éblouir..." mais aussi terrifiée : "... on retrouve le même goût de poivre det d'oeillet dans un conte où une femme rieuse tue son amant en lui enfonçant dans le coeur, à travers la persienne qui sépare la chambre de la rue, un couteau dont l'auteur dépeint miraculeusement le mortel trajet..."
Elle achève sa dithyrambique missive par cet splendide aveu : "Tout ce que les journaux ont publié de Pierre Louÿs depuis sa mort - études, critiques, confidences, lettres et poèmes m'onr paru resplendir d'une classique et absolue beauté..."
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